Le cannabis peut-il aider les athlètes à améliorer leurs performances ?

Lorsque le snowboarder olympique Ross Rebagliati s’est fait contrôler positif pour un petit taux de cannabis aux JO japonais de 1998, sa première place a momentanément été remise en cause.

Mais le THC, la substance psychoactive dans le cannabis, ne faisait à l’époque pas partie de la liste des substances illicites bannies par le Comité Olympique (ça l’est maintenant, mais à des taux bien supérieurs aux niveaux relevés chez Ross). Rebagliati a donc été autorisé à conserver son titre et sa médaille. Il travaille d’ailleurs maintenant dans le business du cannabis médical.

Rebagliati

Bien que le cannabis soit maintenant sur la liste des substances bannies, est-ce que quelqu’un pense réellement que le cannabis peut de toute façon améliorer les performances sportives ?

Il semblerait que ce soit le cas chez certaines personnes et pour certains sports. Cela peut paraître fou, tellement le cliché du fumeur coincé dans son cannabis est toujours prégnant. Mais certains athlètes utilisent en effet le cannabis pour accéder à de nouveaux gains de performances.

Le triathlète Clifford Drusinsky ingère par exemple de la nourriture infusée au cannabis avant de s’entraîner. « Le cannabis me relaxe et me permet de mettre dans un état de méditation contrôlée » explique-t-il. « Lorsque je suis high, je m’entraîne plus dur et je me concentre sur la forme ».

Mais que dit la science sur le cannabis et l’exercice ? Les recherches disponibles sont très rares sur ce sujet. L’effet du cannabis n’a jamais été mesuré dans le cadre de la performance sportive. Et tant que les graines de cannabis et la plante restent sur la Liste 1 des substances interdites par le gouvernement fédéral des Etats-Unis, les recherches auront du mal à exister.

Une vieille étude de 1975 montrait une diminution de 25% de la tonicité parmi des sujets ayant consommé du cannabis, qui n’étaient que 8 et avaient tous de l’asthme, ce qui ne rend pas vraiment compte de la population actuelle.

Le peu de preuves dont on dispose sur le cannabis peut expliquer certains gains de performance. Le cannabis est largement utilisé pour ses propriétés anti-inflammatoires et les composés chimiques qui imitent l’endorphine produite naturellement par le corps, et qui pourraient donc aider à augmenter le seuil de douleur des athlètes et participer à s’entraîner plus dur.

Les joueurs de football américain en NFL militent d’ailleurs en ce moment pour pouvoir utiliser du cannabis médical à la place des antidouleurs classiques et soigner leurs blessures quotidiennes.

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